L'importance du déplombage dans les initiatives de rénovation et d’efficacité énergétique
Publié le 07/07/2025


Un enjeu majeur pour la transition écologique du bâti en France
En France, la transition énergétique est un pilier essentiel des politiques publiques. Elle vise à améliorer la performance des bâtiments, réduire la consommation énergétique et limiter les impacts sur le climat. Dans ce cadre, la rénovation énergétique joue un rôle central, notamment à travers des programmes tels que MaPrimeRénov’, le plan de relance ou encore les aides de l’ADEME.
Mais un aspect souvent sous-estimé de ces travaux concerne la présence de plomb dans les logements anciens ou locaux tertiaires. Le déplombage devient alors une étape clé, non seulement pour la santé publique, mais aussi pour garantir la qualité des rénovations et l’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique.
Le déplombage : un levier pour l’efficacité énergétique des bâtiments
Créer les conditions d’une rénovation performante
L’efficacité énergétique d’un bâtiment dépend de nombreux facteurs : isolation, chauffage, ventilation, et matériaux utilisés. Or, tant que des revêtements au plomb ou des canalisations anciennes subsistent, certaines interventions sont impossibles ou inefficaces.
Par exemple, poser une isolation par l’intérieur sur un mur contenant du plomb sans traitement préalable peut encapsuler le polluant, mais ne le supprime pas. À terme, cela compromet la durabilité des travaux et peut même conduire à des surcoûts, voire à des cas de fraude si le risque n’a pas été déclaré.

Menuiseries anciennes et loggias : un risque sanitaire sous-estimé
Les menuiseries extérieures, notamment celles en bois peint dans les années 1950 à 1970, sont souvent porteuses de revêtements au plomb, utilisés pour leur résistance et leur durabilité. On les retrouve fréquemment dans les logements sociaux d’après-guerre, les copropriétés anciennes, ou encore dans les bâtiments publics. Dans ces éléments, la peinture au plomb s’écaille avec le temps, libérant des poussières ou écailles toxiques. Lors de travaux de rénovation énergétique, comme le remplacement des fenêtres pour améliorer la performance thermique, ces résidus peuvent être inhalés ou ingérés, exposant les occupants et les professionnels à des risques de saturnisme.
Les loggias, souvent intégrées aux façades avec des garde-corps métalliques ou des cadres peints, peuvent également contenir du plomb. Le vieillissement des matériaux combiné aux agressions climatiques (pluie, vent, UV) accentue l’effritement des peintures, augmentant le risque de contamination, en particulier pour les enfants ou personnes sensibles exposées aux poussières extérieures.
Déplombage des menuiseries : un processus spécifique et encadré
Le déplombage des menuiseries requiert une approche méthodique et rigoureuse, encadrée par la réglementation en vigueur. Avant toute intervention, un diagnostic plomb est effectué par un professionnel certifié, qui identifie les zones contaminées et évalue les risques d’exposition.
Le processus de décontamination peut alors comprendre plusieurs techniques :
- Décapage chimique ou thermique des surfaces peintes au plomb, sous confinement et avec extraction d’air filtrée ;
- Ponçage mécanique sous aspiration, si les conditions de sécurité sont réunies ;
- Dépose complète des menuiseries plombées, avec remplacement par des menuiseries neuves et performantes sur le plan thermique et acoustique.
Chaque étape nécessite des équipements de protection individuelle (EPI), une formation spécialisée, et une gestion rigoureuse des résidus et poussières. Ces interventions sont réalisées sous confinement, avec contrôle de l’empoussièrement ambiant, pour éviter la dispersion du plomb dans les logements ou locaux tertiaires environnants.
Le plomb laminé en étanchéité : un matériau à risque dans les rénovations extérieures
Dans de nombreux bâtiments anciens, notamment ceux construits avant les années 1980, le plomb laminé a été couramment utilisé pour assurer l’étanchéité des balcons, appuis de fenêtres, rebords de maçonnerie ou couvertines. Ce matériau, apprécié pour sa malléabilité et sa résistance à la corrosion, permettait de protéger efficacement les zones exposées aux infiltrations. Toutefois, il constitue aujourd’hui une source majeure de pollution au plomb, notamment lors de travaux de rénovation énergétique ou de réfection de façade.
Sur les rebords de fenêtres ou garde-corps, le plomb laminé, en vieillissant, s’oxyde et peut libérer des particules ou poussières nocives, surtout lorsqu’il est manipulé, découpé ou retiré sans précaution. L’exposition peut concerner les ouvriers, les occupants, et même les passants dans l’environnement immédiat. Les risques sanitaires associés sont similaires à ceux des peintures au plomb : troubles neurologiques, saturnisme, contamination de l’environnement extérieur.
La dépose du plomb laminé doit respecter un protocole strict :
- Mise en œuvre d’un confinement localisé si possible (notamment en présence d’enfants ou de zones sensibles) ;
- Port d’équipements de protection individuelle adaptés (masques à filtre P3, combinaisons, gants) ;
- Découpe manuelle ou mécanique sous contrôle de l’empoussièrement ;
- Collecte immédiate des fragments dans des contenants spécifiques.
Une fois déposés, les éléments en plomb laminé doivent être considérés comme des déchets dangereux et remis à des filières spécialisées. Ils sont généralement stabilisés (par exemple, solidifiés dans du béton ou encapsulés) avant traitement final en centre agréé. La traçabilité de ces déchets est exigée, avec bordereaux de suivi et identification claire des volumes traités. Cette rigueur permet de sécuriser les chantiers, de protéger l’environnement, et d'assurer une rénovation conforme aux standards de performance et de sécurité sanitaire.

Filières de traitement des déchets plomb : une exigence environnementale
Le déplombage génère des déchets dangereux, classés comme tels en raison de leur teneur élevée en métaux lourds. Il est donc impératif de les gérer dans des filières spécialisées, conformément au Code de l’environnement et aux exigences de la transition écologique. Ces déchets comprennent :
- les écailles de peinture au plomb,
- les bois contaminés (châssis de menuiseries déposées),
- les films plastiques de confinement souillés,
- les EPI usagés (combinaisons, gants, filtres de masques…).
Ils doivent être conditionnés dans des contenants étanches, étiquetés, puis transportés vers des centres de traitement agréés. Ces centres procèdent au tri, à la stabilisation (encapsulation du plomb), voire à la valorisation énergétique partielle de certains déchets bois, une fois neutralisés.
Le respect de cette chaîne de traitement est fondamental pour éviter la dispersion du plomb dans l’environnement et dans les circuits classiques de déchets du bâtiment. De plus, il permet de limiter l’impact écologique de ces opérations de rénovation, en cohérence avec les objectifs du gouvernement en matière de sobriété énergétique et de protection du territoire.
Un enjeu écologique et économique sur l’ensemble du territoire
Des bâtiments publics et tertiaires aussi concernés
La problématique du plomb ne touche pas uniquement le parc privé. De nombreux établissements publics, bâtiments tertiaires ou locaux scolaires présentent encore des revêtements contaminés. Avec l’application du décret tertiaire, qui impose des réductions de consommations d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire, le déplombage devient une étape incontournable.
Les collectivités locales, maîtres d’ouvrage de nombreux chantiers de rénovation, doivent ainsi intégrer ce paramètre dans leurs appels d’offres. Cela permet non seulement de protéger les usagers, mais aussi d’optimiser les euros investis dans la transition énergétique locale. Il est impératif de s'adresser à une entreprise spécialisée pour éviter tout risques sanitaires et environnementaux.
Un investissement pour l’avenir
Certes, le déplombage représente un coût supplémentaire. Mais il s’agit d’un investissement stratégique, qui permet d’éviter des interventions ultérieures coûteuses ou inefficaces. Dans une logique de sobriété énergétique, il est bien plus pertinent de rénover durablement que de multiplier les travaux à court terme.
De plus, des aides financières existent pour accompagner les ménages et les acteurs publics dans cette démarche, notamment via MaPrimeRénov’, les certificats d’économie d’énergie, ou des subventions régionales.

Encadrement réglementaire et accompagnement des projets
Un cadre strict pour garantir la sécurité
Le déplombage est une opération réglementée, nécessitant des compétences spécifiques. Les entreprises qui interviennent doivent être certifiées, respecter des protocoles stricts, et protéger à la fois les intervenants et les occupants.
En amont, un diagnostic plomb est souvent exigé, notamment pour les logements construits avant 1949. Ce diagnostic, rendu obligatoire lors de certaines ventes ou mises en location, constitue le point de départ de toute oeuvre de rénovation de qualité.
Un accompagnement nécessaire pour les particuliers et professionnels
Face à la complexité des démarches, un accompagnement technique et administratif est recommandé. De nombreuses structures proposent un service de conseil personnalisé, que ce soit pour les propriétaires, les gestionnaires de patrimoine, ou les collectivités.
Des acteurs comme les agences locales de l’énergie, l’ADEME, ou les opérateurs de l’État offrent un appui précieux pour identifier les aides, planifier les travaux, et assurer la conformité du chantier.

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