Réduction des émissions de CO2 d’un bâtiment : quelle contribution dans le remplacement des menuiseries ?
Publié le 04/02/2025

La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique sont au cœur des préoccupations du secteur du bâtiment, principal émétteur de GES en France. Les menuiseries (fenêtres, portes, murs rideaux) jouent un rôle crucial dans la performance énergétique des bâtiments, influençant directement leur consommation d’énergie et, par conséquent, leurs émissions de CO2.
Remplacer des menuiseries anciennes et peu performantes par une nouvelle gamme de qualité permet de réaliser des gains significatifs en termes d’efficacité énergétique, de confort thermique et de réduction de l’empreinte carbone.
Dans cet article, nous explorons comment le remplacement des menuiseries contribue à la réduction des émissions de CO2 d'un bâtiment, en nous appuyant sur les principes de l’économie d’énergie (gaz, électricité), de l’étanchéité à l’air, des matériaux durables et des technologies innovantes.


L’impact énergétique des menuiseries sur les bâtiments
L’état des menuiseries anciennes
Les menuiseries anciennes installées avant les réglementations thermiques modernes (RT 2012, RE2020), présentent des performances énergétiques très inférieures aux standards et labels actuels. Ces menuiseries se caractérisent généralement par :
- Un faible pouvoir isolant : Des coefficients de transmission thermique (Uw) élevés, entraînant des pertes de chaleur importantes.
- Des infiltrations d’air : Une mauvaise étanchéité qui augmente les besoins d'énergie qu'ils soient en chauffage ou en climatisation.
- Des vitrages obsolètes : L’utilisation de simple vitrage, inefficace pour limiter les échanges thermiques.
Ces défaillances entraînent une surconsommation énergétique, responsable de l’augmentation des émissions de CO2 associées au bâtiment.
Le potentiel des menuiseries modernes
Les menuiseries modernes sont conçues pour répondre aux normes énergétiques les plus exigeantes, contribuant directement à la réduction des émissions de CO2.
Les menuiseries nouvelles générations s'inscrivent dans l'effort conjoint de lutte contre le réchauffement climatique via la rénovation thermique des logements ainsi que différentes initiatives en matière de décarbonation du secteur BTP. Aujourd'hui la performance mais également la composition des matériaux de construction entrent en ligne de compte dans les politiques de réduction des dépenses énergétiques et des GES en France et en Europe.
Les menuiseries nouvelles générations intègrent :
- Des matériaux performants : Aluminium recyclé à rupture de pont thermique, bois issu de forêts gérées durablement, PVC recyclé et renforcé pour l’isolation thermique.
- Des vitrages isolants : Double ou triple vitrage à faible émissivité (low-E) combinés à des gaz isolants (argon, krypton), dotés de filtres solaires ou thermiques selon les cas de figure.
- Une meilleure étanchéité : Respect des normes d’étanchéité à l’air (classement A*4 pour les fenêtres).
Réduction des pertes thermiques et économies d’énergie
Les pertes thermiques des menuiseries
Selon l’ADEME, les fenêtres représentent jusqu’à 15 % des pertes thermiques d’un bâtiment. Ces pertes augmentent les besoins en chauffage en hiver et en climatisation en été, deux postes énergivores fortement émetteurs de CO2.
Les gains énergétiques avec des menuiseries performantes
La rénovation et notamment le remplacement des menuiseries anciennes permet de réduire ces pertes thermiques grâce à :
1. Une meilleure isolation thermique
- Un coefficient Uw bas (à partir de 1,0 W/m².K ou moins) limite les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur réduisant ainsi les besoins énergétiques d'un bâtiment été comme hiver.
- Une réduction des besoins en chauffage de l’ordre de 10 à 30 % selon l’état initial des menuiseries est constaté.
2. Une gestion optimisée des apports solaires
- L’utilisation de vitrages à contrôle solaire (Sw adapté) permet de profiter des apports calorifiques gratuits en hiver (réduction du besoin en chauffage) tout en limitant les surchauffes estivales (élimination du besoin de climatisation).
- Cette gestion diminue l'impact de la consommation d'énergie sur l'ensemble du bâtiment
3. Une étanchéité renforcée
- Les infiltrations d’air sont drastiquement réduites, améliorant le confort thermique tout en réduisant les besoins énergétiques.




Matériaux durables et empreinte carbone
Le choix des matériaux dans la fabrication des menuiseries
Les matériaux utilisés pour les menuiseries influencent leur empreinte carbone globale, notamment lors de leur fabrication. Voici un comparatif des matériaux les plus courants :
1. Le bois
- Matériau renouvelable et peu énergivore à produire.
- Faible empreinte carbone : le bois emprisonne du carbone au long de sa croissance.
- Durable si certifié (FSC ou PEFC).
- Isolation thermique naturelle excellente car c'est un matériau dense.
2. Le PVC
- Matériau synthétique mais recyclable.
- Bonne performance thermique et coût abordable.
- Empreinte carbone moyenne, compensée par sa durabilité et l'utilisation de profils recyclés à 30%
3. L’aluminium
- Matériau durable et recyclable à 100 %.
- Légèrement plus énergivore à produire mais des alternatives recyclées existent : de 75 à 100 % d'aluminium recyclé.
- Bonne performance thermique grâce aux technologies à rupture de pont thermique.
Impact de la durabilité et du recyclage
- Les menuiseries modernes sont conçues pour durer 20 à 50 ans, réduisant la fréquence des remplacements et l’impact environnemental associé.
- Le recyclage des composants (aluminium, verre, PVC) permet de réduire les émissions liées à la fin de vie des produits.
Innovations technologiques et réduction de l’empreinte carbone
Les vitrages à haute performance
- Double ou triple vitrage : Ces technologies offrent une meilleure isolation thermique et acoustique, tout en améliorant l’étanchéité.
- Vitrages à faible émissivité (low-E) : Ils limitent les pertes thermiques tout en favorisant les apports solaires.
Les menuiseries intelligentes
- Fenêtres connectées : Capteurs pour optimiser la gestion des ouvrants selon les conditions climatiques (technique du free-cooling par exemple qui ventile le bâtiment automatiquement la nuit)
- Stores automatisés : Réduction de la consommation énergétique liées à la climatisation en évitant les surchauffes.
Certification et labels
- Les produits certifiés (NF, CSTB, PassivHaus) garantissent des performances énergétiques conformes aux réglementations et contribuent à des bâtiments moins énergivores.
La place des solutions innovantes
- L’utilisation de menuiseries avec une performance énergétique optimale aide à atteindre les objectifs climatiques tout en contribuant à la décarbonation du secteur de la construction.
- Les acteurs du secteur doivent également promouvoir des produits durables, conformes aux labels environnementaux, pour limiter l’impact global des bâtiments sur le climat.


À présent, les anciennes menuiseries entament un second cycle de vie
Le recyclage des anciennes menuiseries en France est une démarche essentielle pour réduire l'impact environnemental du secteur du bâtiment. Plusieurs solutions ont été mises en place pour assurer une gestion efficace et durable de ces déchets.
Solutions industrielles de recyclage
Des entreprises spécialisées ont développé des procédés pour recycler les menuiseries en fin de vie. Par exemple, le groupe Paprec a mis en place un outil industriel capable de séparer les matériaux des menuiseries (bois, PVC, aluminium, verre) avec une capacité de traitement estimée à 12 000 tonnes par an et un taux de recyclage de 90 %.
Processus de recyclage
Le recyclage des menuiseries implique généralement les étapes suivantes :
- Collecte : Les menuiseries en fin de vie sont récupérées sur les chantiers ou auprès des artisans.
- Démantèlement : Les différents matériaux (bois, PVC, aluminium, verre) sont séparés manuellement ou mécaniquement.
- Traitement : Chaque matériau est nettoyé et préparé pour être réintroduit dans le cycle de production.
- Valorisation : Les matériaux recyclés sont utilisés pour fabriquer de nouvelles menuiseries ou d'autres produits.
Ces initiatives contribuent à une économie circulaire en particulier la consommation de ressources naturelles et en limitant les déchets. Elles participent également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la production de nouveaux matériaux.

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